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Rester fort dans les moments de faiblesse


Je sais ce que c’est d’avoir l’impression qu’il faut toujours se dépasser, en faire plus. Pousser ses limites et affronter les obstacles avec force comme si rien ne nous affectait. La vérité est différente : tu n’es pas à l’épreuve de tout, et c’est correct.


C’est comme si on ramait à contre-courant. On essaie de pagayer plus fort pour lutter et avancer, mais viens un moment où le courant ne s’épuise pas et que toi, tu as les bras morts. Ton moral baisse parce que tu as l’impression de n’arriver à rien, alors tu donnes tout ce que tu as pour y parvenir. Sauf que ton moral n’y est plus et tes forces, mentales comme physiques, sont en train de te lâcher. Tu as le droit de lâcher prise. Quand tu n’as plus l’espoir d’y arriver, prends du recul parce que parfois, il y a un autre chemin que tu n’avais pas vu.

Quand on commence quelque chose, on a souvent les meilleures intentions du monde. On est au début de tout alors notre barre d’énergie est à 100%. Peut-être que tu vas accomplir tout ce que tu avais prévu sans t’épuiser, mais ça se peut aussi que ce que tu pensais être facile s’avère pas mal plus difficile que prévu. L’énergie qu’on pensait nous durer une année entière arrive à sa fin au bout de 6 mois et on cherche à comprendre. Alors on fait des efforts supplémentaires et on finit par puiser dans d’autres réserves qui s’épuisent elles aussi. Faire des efforts pour finir un sprint n’est pas une mauvaise chose. Mais quand tu ne sais pas combien de temps va durer la course, tu es mieux de garder tes forces, parce qu’à pousser trop fort, on finit parfois par se briser.

Ce n’est pas une question d’être fort ou pas, d’être bon ou pas, c’est une question de se respecter.Acceptes que tu n’es pas infaillible et que tu as des limites, car renier tes limites, c’est te donner le droit de te faire du mal juste parce que tu penses que tu peux en faire éternellement plus. Il y a une différence entre aller plus loin que ses limites et ne pas les respecter du tout. Et te comparer à quelqu’un d’autre? C’est la pire affaire que tu puisses faire. Tu n’es pas comme lui, tu ne sais pas ce qu’il a en réserve. Et si lui venait de remettre ses batteries à neuf pendant que toi, tu vis sur une recharge qui s’épuise en pensant que vous êtes au même niveau?

L’épuisement, il est là. C’est le tien, oui, mais c’est celui de beaucoup d’autres aussi. C’est le moment où tu n’as plus la force de continuer. Parfois, tu vas te sentir coupable parce que tu l’as tellement voulu et maintenant, tu n’arrives plus à mettre les efforts qu’il faut pour avancer. Tu t’en veux et tu te traites de tous les noms, alors tu te donnes des coups de pieds au derrière pour avancer encore un peu. Tu forces encore un peu plus et tu en ressors encore plus épuiser. C’est un cercle vicieux.

De quoi est-ce que je parle? Du combat que tu mènes dans ta vie. Je ne peux pas dire que c’est ton travail, ta vie amoureuse, ta famille, ton entraînement, tes projets, ton prochain voyage ou peu importe, car je ne sais pas ce qui te travaille. C’est différent pour chacun d’entre nous. Ce qui me demande de l’énergie ne t’en demande peut-être pas. Peut-être est-ce que tu ne connais pas cet épuisement, peut-être t’est-il étranger, mais je te dis qu’il peut t’arriver un jour. Dans un aspect de ta vie, tu as peut-être envie d’être la meilleure personne que tu puisses être. Peut-être même est-ce dans tous les aspects de ta vie. Tu as envie d’être quelqu’un qui a réussi, d’épanoui, mais tu oublies que ça ne veut pas dire d’être parfait, d’être le meilleur en tous points ou de réussir du premier coup. J’ai envie de te dire de prendre du temps pour toi, de respirer un peu. Prendre une pause ne veut pas dire que tu n’es pas quelqu’un de déterminer, de motivé et de fonceur, ça veut juste dire que tu t’accordes une chance pour revenir en force.

J’en parle, car ça m’arrive d’avoir l’impression de me laisser tomber. De passer une soirée à rien faire et me culpabiliser parce que je me dis que j’aurais pu faire tellement de choses dans ce temps perdu. J’ai l’impression que je dois être cette personne qui avance sans s’arrêter, qui franchi les obstacles les uns après les autres, mais ça m’arrive de rencontrer un mur. Souvent, je suis cette personne qui s’acharne, qui veut tellement que cela fonctionne qu’elle va se battre au lieu de prendre un chemin alternatif. Il faut se rappeler qu’on n’est pas un bulldozer, qu’on n’est pas indestructible, qu’on a le droit à nos moments de faiblesse et même de s’avouer vaincu. Abandonner une décision ce n’est pas abandonner tout.

Ce texte-là fait du sens pour moi et j’espère qu’il en faut aussi pour d’autres. C’est ma permission à moi-même de réévaluer les choses avant de continuer, de prendre du recul pour mieux foncer ou pour mieux changer de chemin au besoin. C’est mon mea culpa pour toutes les fois où je me suis détestée de ne pas déjà avoir mille et un projets à mon actif. C’est ma petite tape dans le dos, pour moi et pour toi, pour se dire qu’on est des bonnes personnes et que peu importe ce qu’on veut faire dans la vie, on le peut.

Il faut juste savoir accepter que le chemin pour y arriver soit indéterminé.

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